Un cas instructif de protection du patrimoine : celui du magasin à poudre de St Eden (SUITE)

L'échec de la demande de classement

Nous avons tenté d'en obtenir le classement en tant que Monument Historique car une telle mesure garantit la protection et la pérennité d'un l'édifice, mais aussi apporte à une commune la notoriété de posséder une trace de son passé historique exceptionnelle.

De plus, et ce n'est pas négligeable, les travaux de restauration d'un monument classé sont en majeure partie pris en charge par l'Etat.

La commission chargée d'examiner les multiples demandes de classement de la sorte est sollicitée par un grand nombre de communes qui ont bien compris tous les avantages de posséder un monument classé.

Mais, afin d’obtenir le classement, dans le dossier présenté pour le magasin à poudre, il manquait une pièce décisive: la délibération du Conseil Municipal demandant aux autorités compétentes le classement de ce petit édifice unique en son genre. Une majorité du Conseil n'ayant pas souhaité formuler cette demande, il est clair que le dossier avait peu de chance d'être retenu et que l'édifice n'allait pas être classé contre la volonté des élus de Plouescat !

La majeure partie de la population du bourg vit dans le périmètre des halles, monument classé s’il en est un, et semble bien s'en accommoder. Nous ne rencontrons pas aujourd'hui beaucoup de Plouescatais qui souhaiteraient, comme ce fut le cas en 1932, le déclassement des halles, pour les voir disparaître à plus ou moins brève échéance…

Faut-il donc une fois de plus faire passer le confort de quelques riverains avant l'intérêt général?…

Des travaux risqués et coûteux

Quoi qu'il en soit, il nous paraît fort imprudent de confier à de "jeunes volontaires" sans expérience des travaux sur un édifice aussi rare que cette poudrière, édifiée vers 1740 et chargée d'histoire.

Si notre conception de la protection du patrimoine avait été aussi simpliste, il y a bien longtemps que des bénévoles de l'association l'auraient fait, et cela gratuitement.!

Ne valait-il pas mieux utiliser les 4000 prévus pour cette opération en sollicitant les services des professionnels, spécialistes des monuments anciens, qui viennent sur place en ce moment pour restaurer les murs de la chapelle de Kerzéan?

Jamais non plus une telle somme n'a été proposée à SEVEL PLOUESKAD, et on reste très surpris de voir la municipalité favoriser de ses largesses une association extérieure inconnue chez nous plutôt qu'une association locale qui a fait ses preuves.

Une chose est claire aussi : l'exécution de travaux susceptibles d'altérer l'état d'origine du bâtiment risque de compromettre pour toujours toute possibilité de classer ou inscrire l'édifice au cas où, plus tard, une municipalité plus avisée souhaiterait en réitérer la demande.